Taxe d’habitation, taxe foncière et flambée des prix

Si la taxe d’habitation est vouée à disparaître, elle pourrait paradoxalement pousser les propriétaires de biens immobiliers à augmenter les loyers. Ces derniers ne seraient toutefois par les grands gagnants de la réforme, puisqu’il leur reste à payer la taxe foncière, laquelle peut s’avérer très salée.

Taxe d'habitation, taxe foncière et flambée des prix

Photo d’illustration Pixabay/domaine public

La suppression de la taxe d’habitation risque-t-elle de provoquer une hausse des loyers ?

La réponse est oui, selon Le Figaro, qui estime que la manne financière épargnée par la mesure -qui rentre en vigueur par palier dès le mois d’octobre sur trois ans pour huit ménages sur dix (et la totalité après 2020)- pourrait bien déboucher sur une augmentation des tarifs de location.

En effet, la somme économisée par les Français -estimée à 864 euros en moyenne à la fin du quinquennat par le ministère de l’Action et des Comptes publics-, signifie certes un regain de pouvoir d’achat, mais est susceptible de retomber dans le budget “logement” des locataires si les propriétaires des biens immobiliers situés dans des “zones tendues” augmentent les tarifs.

Il existe toutefois un garde-fou : le dispositif d’encadrement des loyers, censé mettre un frein à un emballement éventuel des prix, qui est reconduit à partir de ce mercredi dans 28 agglomérations de ces “zones tendues”.

Quelles sont les 28 agglomérations concernées ?

Le dispositif d’encadrement des loyers, qui touche les contrats de location de logements (nus ou meublés) à usage de résidence principale notamment est, reconduit à partir de ce mercredi.

Pour rappel, il s’applique aux nouvelles locations et aux renouvellements de baux, et concerne en tout 28 agglomérations situées en zones tendues : Ajaccio (Corse-du-Sud), Lille (Nord), Bastia (Haute-Corse), Beauvais (Oise), Menton et Nice (Alpes-Maritimes), Bayonne (Pyrénées-Atlantiques), Marseille, Aix-en-Provence et Arles (Bouches-du-Rhône), Strasbourg (Bas-Rhin), La Rochelle (Charente-Maritime), Lyon (Rhône), Toulouse (Haute-Garonne), Annecy, Annemasse et Thonon-Les-Bains (Haute-Savoie), Bordeaux et Arcachon (Gironde), Paris (Paris), Montpellier, Sète (Hérault), Meaux (Seine-et-Marne), Grenoble (Isère), Toulon, Fréjus et Draguignan (Var).

Notez d’ailleurs que la tentation d’augmenter lourdement les loyers ne peut toucher que les logements disponibles sur le marché, les propriétaires devant en théorie respecter l’indice de référence des loyers, basé sur l’inflation, lorsque leur logement est occupé.

Êtes-vous éligible à la mesure concernant taxe d’habitation ?

Faites-vous partie des ménages qui vont bénéficier de la réforme de la taxe d’habitation dès le mois d’octobre ? Le gouvernement a mis en place un simulateur depuis le début de l’année. 

Pour avoir la réponse à la question, il suffit de renseigner le revenu fiscal de référence, le nombre de part(s) et en option, le montant de la taxe d’habitation.

Le calcul s’effectue dans la foulée.

Les ménages éligibles, c’est-à-dire gagnant moins de 5090 euros par mois pour un couple avec deux enfants, verront leur imposition baisser de 30 % en 2018, de 65 % en 2019 avant de disparaître totalement en 2020.

Finalement, les grands gagnants de la réforme d’Emmanuel Macron seraient donc les propriétaires ?

Pas forcément, puisqu’il leur reste à payer la taxe foncière. Et celle-ci, selon une étude Meilleurtaux publiée par Le Parisien ce lundi, peut se révéler particulièrement salée. Elle peut représenter jusqu’à deux mensualités supplémentaires de prêt par an, surtout dans les villes de taille moyenne, à l’instar de Saint-Étienne (Loire), du Mans (Sarthe), du Havre (Seine-Maritime), ou encore Nîmes (Gard).

Cet impôt s’avère moins lourd dans les grandes villes : il correspond à moins d’un mois de prêt par an à Strasbourg (Bas-Rhin), Bordeaux (Gironde), Lille (Nord), et à peine quinze jours à Lyon (Rhône) et Paris.

Source : Le Dauphiné